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249 jours dans mon ventre, 114 jours dans mes bras, toute la vie dans mon coeur

Aujourd’hui, j’écris car j’en ai besoin. Pour ne pas hurler. Pour ne pas sombrer. Pour tout sortir et ne pas me noyer.
Aujourd’hui, tu nous as quittés. Notre cœur s’est brisé. Nos larmes ont coulé. On t’a embrassée. On t’a serrée. Et on t’a laissée partir. Sereinement.
On le savait que tu risquais à tout moment de t’envoler, et pourtant on a mal à en crever. On aimerait revenir en arrière et manger tes sourires. On aimerait revenir en arrière et se délecter de tes regards. On aimerait revenir en arrière et pouvoir encore te sentir contre nous.

Aujourd’hui, tu es froide. Aujourd’hui commence le 1er jour du reste de notre vie. Notre vie à tous les 5. Mais particulièrement à papa et à moi. Nous serons intransigeants. Intransigeants face au bonheur. Nous le prendrons sous toutes ses formes. Nous en profiterons jusqu’à notre dernier souffle. Pour toi. Pour tout ce que tu n’as pas eu. Pour tout ce que tu n’auras jamais.
Tu as été tellement parfaite. De bout en bout. Tu nous as tout facilité, de la grossesse à ton départ. Ton visage si magnifique sera gravé en nous. Ta façon de réclamer des bisous et des câlins. La manière dont tu dégommais les biberons. Ton regard qui nous scrutait. Tes petites mains qui nous seraient. Ta petite langue qui sortait. Ton odeur…

Aujourd’hui, j’ai comme un trou béant dans le ventre. Qui m’empêche parfois de respirer. Je manque d’air. Je manque de ma fille. Je manque de toi. La vie a un goût amer sans toi. Mon petit ange. Mon petit être de lumière. Tu as illuminé nos vies. Tu nous as changés, à jamais. Nous sommes autres. Nous sommes meilleurs. Et ce grâce à toi.

Ce ventre, je le déteste. Il n’a pas su te protéger. Il t’a malformée. Pardon. Pardon ma poupée.

Gardez vos phrases toutes faites. Vous ne savez pas. Vous n’imaginez pas quelle douleur on ressent lorsqu’un bout de vous-même vous est brutalement arraché. Vous ne savez pas quelle rage envers la vie on ressent lorsque l’on voit un petit être de moins de 53cm allongé, là, froid, sans vie. Gardez vos « on aurait voulu la voir plus souvent ». Il fallait prendre du temps sur vos emplois du temps surchargés pour venir la voir quand vous en aviez la possibilité. Gardez vos regards compatissants. A l’heure qu’il est, on ne veut pas voir ça. Vous avez de la peine pour nous, je l’entends. Mais vous n’imaginez pas. Non, vous ne comprendrez jamais.

J’aimerai te garder au creux de moi. A vie. Juste au creux de mes bras. J’aimerai encore une fois enfouir mon nez dans ton cou. Je veux te serrer. Te serrer à en crever.

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