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Mère nature n'est pas la mienne

Oxygénation des poumons ? Foutaises !

Qui a la référence ? « Foutaises ! Foutaises ! Foutaises ! » Non ? Personne ? Ally McBeal. John Cage. Toujours pas ? Tant pis.

Les randonneurs. Ceux qui font leur jardin. Ceux qui mangent leurs propres salades, leurs propres aubergines. Ça va même jusqu’à ceux qui campent…

Vraiment, je vous admire. Non, vraiment. Sans déconner. Je vous admire. J’aimerai être comme vous. Un humain responsable. Qui vit en pleine conscience de la catastrophe écologique qui se prépare. Qui remercie Mère Nature. Qui se balade en forêt pour la beauté que propose notre Terre. Qui s’émerveille devant une rivière. Qui peut étendre une serviette et dormir à la belle étoile.

Bon, ne me jetons pas non plus dans la case consommateur compulsif sans cœur. Ce n’est pas ce que je dis. Bien sûr qu’une cascade devant moi aura le droit au « clic clic » de mon appareil photo, que je trouve un coucher de soleil digne d’avoir son propre portrait, tellement romantique et que j’harcèle mon mari pour qu’on se prenne en selfie devant, que l’immensité de la mer me fait rêver à l’infini et à toutes ses possibilités. Néanmoins…

Il faudra vous lever tôt les cocos pour que je daigne chausser les dernières baskets de randonnée à la mode et que je parcours des km juste pour « la beauté de la nature ». Moi, je suis plutôt de la team « je vous attends avec un bon livre ». La neige ? Jamais vous ne m’entendrez dire « wahou, c’est magnifique ». Non. Ce n’est pas magnifique. C’est un danger. Une plaie. Un gros caillou dans la chaussure. Caillou gelé qui plus est. Qui te file une décharge glacée tout le long de la colonne et te cloue au lit. Ne me confiez jamais vos plantes. Ne m’achetez jamais de fleurs. Surtout si vous espérez retrouver votre bouquet quand vous repassez chez moi, 3 jours plus tard. Déjà, il faut que je pense à enlever « l’emballage » (je ne sais même pas comment appeler ce papier transparent qui entoure les bouquets. Ne me jugez pas…). Ensuite, il faut trouver un vase. Puis couper les tiges. Puis… C’est bon, je suis partie. Loin. Très loin. Ceux qui me connaissent m’offrent des plantes à arroser tous les 36 du mois. Ou des fleurs séchées. Ce n’est pas volontaire. Je vous jure. C’est beau les fleurs. Dans les champs. Pas quand il faut s’en occuper. Dormir autre part que dans un lit ? Vraiment ? Avec toutes ces bêtes qui existent ? Plus ou moins grosses. De la plus microscopiques à l’énorme ours brun. Non, définitivement non. La biodiversité, c’est cool. Enfin, nécessaire. Je sais. Je suis allée à l’école. Ne me prenez pas pour une demeurée. Simplement, ne me demandez pas d’aimer tous ces insectes qui ne servent à rien à part emmerder ma vie. Une jambe dehors et on se retrouve avec la cuisse du bonhomme Michelin.

Un jour, j’y ai cru. Cru que j’y arriverai. Cru que je comprendrai ce que eux ressentent. Cru que la magnificence d’une nuit avec comme seul matelas un duvet m’éclaterait au visage. C’est plutôt dans ma colonne vertébrale que ça a explosé. Je sentais chaque caillou. A chaque mouvement, une pierre me rentrait un peu plus dans la chair. J’entendais les insectes grésiller. Susurrer tout contre mon oreille « bzzz, bzzz, je suis là pour sucer ton sang ». « Ne t’endors pas, ne t’endors pas » me répétait mon cerveau. Tu vas te faire dévorer. La bête du Grésivaudan n’est pas loin. Entre la Savoie et l’Ardèche, il n’y a qu’un pas ! Bref, une nuit mémorable. La meilleure de ma vie. Le pire ? Je l’ai refait. Une fois. On ne m’y reprendra plus.  

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