Driiiing.
Voilà comment commence ma journée. Comme beaucoup de monde.
Le robot est en marche.
On éteint le réveil.
On se lève.
On tend la main vers l’interrupteur…
Vade retro, Satanas ! Cette lumière me tue les yeux.
Un coup d’œil dans le miroir, histoire de voir si tout est en place. Tout est au même endroit qu’hier soir, mais en plus désordonné. Un vrai Picasso. Les traits du visage tirent irrémédiablement vers le bas. Comme s’ils voulaient nous mettre de nouveau au fond du lit. Les yeux sont à moitié ouverts, cernés de tous les plis du drap.
On tangue, jusqu’à la porte de la chambre.
Mon Dieu, il y a les escaliers… On descend trois marches et… Horreur, le sol ! Il est congelé. Un camion de KissCool s’est déversé cette nuit on dirait. On sautille et on remonte en courant. Avec les pantoufles, c’est mieux.
Arrivée dans la cuisine. Passage par la case machine à café.
Ouverture de la cafetière. Ouverture du pot de café.
Nettoyage du café étalé sur le sol.
Ça va bien se passer.
Après le petit déjeuner, on commence à y voir plus clair.
Oui, on a passé une demi-heure les yeux plongés dans notre tasse à café. Peut être qu’en regardant bien fort les prochains numéros de l’Euromillion nous apparaitront.
Oui, on a passé une autre demi-heure devant le frigo en se demandant si on sort le beurre ou la confiture. Allez, soyons fous, les deux.
Oui, on a entendu « bla bla bla » quand notre colocataire s’évertuait à nous démontrer comme son rêve était réaliste.
Oui.
Mais le café au fond du gosier, tout devient plus net.
On remonte en courant pour tenter de rattraper le temps perdu.
Douche. Crème. Sous vêtements. Vêtements. Et merde. Retrait du haut. Déodorant. Marathon dans la chambre pour séchage des aisselles. J’ai chaud. Sèche cheveux à air froid sur le visage. Re lavage du dessous des bras. Re déodorant. Perte de 5 minutes assise sur le lit. Petit haut enfilé. Brosse à dents. Et double merde. Re crème. Changement de pull, sans trace de dentifrice.
On tente tant bien que mal de se coiffer. Puis le maquillage. Le chien nous rentre dans les jambes. Et on déborde. Et on efface. Et on recommence.
On part au boulot, enfin.
Mais oui, faire 25 km en 10 minutes, c’est possible.
On arrive avec 10 minutes de retard.
‘Tain, les gens savent pas conduire aussi…