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Vacances forcées et confinées – semaine 2

Jour 1. Ça recommence. On a fait une commande drive pour 85€, on a récupéré pour 35€ de produits. Sans tous les produits primordiaux pour nous évidemment. Je vois venir les bien-pensants, ceux qui ne s'énervent jamais, ceux que j'ai envie de secouer bien fort en leurs hurlant « impossible, impossible, tu n'es pas humain »... La préparatrice du drive l'a confirmé... Ils se servent bien dans les rayons de la grande surface. DONC ILS ONT LES PRODUITS EN STOCK, bordel de mes ovaires écrasés tellement je suis pliée en deux à force de hurler !

Sinon, j'ai envie d'épouser l'institutrice. Une poésie à apprendre. Naïvement, je me suis dit que ça allait être simple étant donné le nombre de chansons à la con qu'ils sont capables de retenir. On a le cerveau explosé de « le père noël est enrhumé, préparons-lui du thé sucré », ou autre « 3 petits moutons, s'en allaient dans la neige »... Alors pourquoi sont-ils incapables de retenir ne serait-ce que cette satané première phrase, que dis-je, ces deux mots à la con, « Bonjour Printemps » ?! Et puis il y a eu le moment où il a fallu qu'ils découpent des formes dans un magazine... Je ne m'attarderai pas sur le sujet, sinon je vais être obligée de dire bonjour à ces 3 bouteilles de Rhum qui me font de l’œil. Comment diable fait leur maîtresse pour arriver à quelque chose avec ces petites crottes ? Elle est devenue mon héroïne.

Bilan de la journée : placard rempli, niet. Activités de la maîtresse, niet. Envie de se bourrer la gueule, check.

 

Jour 2. Comme mes journées ne sont pas assez drôles, mon mari a décidé de passer sa journée enfermé dans la chambre. Télétravail, mon cul ! Il ne recharge pas son téléphone, il n'allume pas son pc, il ne répond ni à son patron qui, s'il n'a pas sa dose quotidienne de rassurants « Tout va bien tonton, on gère », est en crise d'angoisse permanente, ni à ses consultants qui lui demandent l'autorisation d'aller couler leur bronze, et il ramène son cul vers nous. Rien à battre moi de tous ces assistés.

Je me suis raisonnée... Et j'ai trouvé mon mantra « faire comme si c'était une journée de semaine ordinaire. Il n'est pas là. Point ». Peut-être que je ne serai plus dans un état d'énervement constant si je ne le vois pas apparaître dans la seconde lorsque les petits se mettent à hurler. N'empêche. Ça me lourde. Je suis une égoïste possessive. J'admets.

Surtout que, dit comme ça, on dirait que nos gosses sont intenables. C'est le contraire. Je me suis fait la remarque, hier. Ils sont super tranquilles, gentils. Et aujourd'hui, ils ont fait toutes les activités de la maîtresse ! Mes enfants sont géniaux. #mamanschyzophrène

15h-15h05. Parce que je n'avais rien d'autre à faire, je me suis dit « tiens, et si on s'énervait toute seule ? ». Alors en étendant le linge, activité qui me détend bizarrement, mes yeux étaient rivés à l'extérieur. Et là... Malgré le durcissement des règles de sortie, en l'espace de 5 min, 12 voitures sont passées sur la départementale devant chez moi ! 12, putain !! Plus de deux voitures par minute ! Mais vous allez où bande de peignes-cul ? Vous avez donc décidé d'être cons jusqu'à la fin du truc ? J'aimerais que les flics vous embarquent tous, histoire de vous apprendre à utiliser votre cerveau.

 

Jour 3. C'est une belle journée qui s'annonce. Je suis de bonne humeur. Mon mari aussi. Et les gosses idem. Nous avons eu le droit à énormément de câlins, et en plus, c'est mercredi ! Donc pas de découpage, poésie, ou autre truc à leurs m'imposer. Par contre, le temps commence à se gâter. Youhou, soleil où es-tu ? Ne nous laisse pas tomber. Je te supplie à genoux, ne participe pas à notre déchéance !

 

Jour 4. La journée commence bien. Nous avons enfin trouvé un drive qui ne se fout pas de notre gueule. C'est-à-dire que la couleur est annoncée tout de suite, lors de la prise de commande. Les produits « indisponibles » sont manquants. Les autres, seront dans nos sacs ! J'ai envie de pleurer de joie ! Même si nous n'avons pas tous NOS indispensables, on sait à quoi s'attendre lors de la récupération des courses. C'est juste ça que l'on souhaitait. Rien d'autre.

Ha... Et j'en ai appris une bonne... Alors je vous le dis, vous qui continuez, qui vous entêtez, à agir de façon totalement conne, j'ai maintenant un avis tranché sur vous... VOUS ÊTES TOUT SIMPLEMENT DÉPOURVUS DE CERVEAU ! Si vous allez visiter nos anciens, ce n'est pas vous qui prenez un risque, mais ce sont eux, bordel ! C'est toi qui va le contaminer ! C'est ton gosse ! Arrête de nous faire croire que ton morveux est en manque social. Ils s'adaptent très bien ces mioches ! Il suffit simplement de leurs expliquer les choses, d'être avec eux, et de leurs proposer autre chose que des engueulades ou des têtes de six pieds de long !

Je pense sincèrement que ceux qui prennent cher, ce sont nous, les parents. On va terminer obèse, parce que, soyons honnêtes, ce ne sont pas les 20 min d'exercices que l'on s'impose entre deux apéros, qui vont faire changer les choses ; on va terminer schizophrènes, car jongler entre parents, instits et employés, ce n'est bon pour le cerveau de personne ; on va terminer ruinés, car la tirelire à gros mots va finir par avoir une nouvelle sœur. Putain, ces gosses ils entendent tout, fait chier !

Aujourd'hui j'ai mangé un magnum. Très important de le souligner.

Pendant le dîner, on a joué à un jeu, plutôt merdique, il faut le dire. Nos 2 aînés de 4 ans se sont amusés à nous comparer à des animaux. J'ai hérité du cochon par l'un et de la vache par l'autre. Et vous, vous êtes des petites merdes. Mon mari me dit qu'il ne faut pas que je le prenne comme ça. Car monsieur, lui, jubile, puisqu'il s'est vu affubler du crocodile.
Soit. J'ai mangé deux boules de Haägen-Dazs. CQFD.

#lesenfantssontformidables

 

Jour 5. J'ai joué à Ring Fit, sur la switch. Puis fait 15 minutes d'exercices au sol. Puis des chorégraphies de notre prof de zumba. Je vais mourir. Allez crever, la vache et le cochon.

Ma fille essaie de me soudoyer. Dès qu'elle fait une bêtise, elle me regarde et me dit « maman, je t'aime ». Elle a tout compris. Elle ira loin.

Et enfin, on a su quel jour on était ! Merci Koh Lanta !

 

Jour 6. On a rempli notre frigo et nos placards de diverses victuailles qui nous permettront de tenir 2 semaines, ou peut-être une bonne semaine et demi. Je ne garantie en rien que nos repas seront variés, sains, équilibrés à chaque fois, mais au moins, repas il y aura ! Putain, ils avaient torts ces foutus détracteurs ! Nous ne mourons pas de faim ! Il se peut même que l'on prenne du poids. Le gras est généreux ! Le gras est convivial ! C'est de ma faute à moi si mes gosses préfèrent manger des Kinder Bueno plutôt que des haricots verts ? Allez voir leur père, il vous expliquera.

Je vous ai dit que j'aimais mon cocon ? Je vous ai dit que je m'y sentais bien ? Je vous ai dit que je n'avais besoin de rien d'autre ? Mon mari se plaît dans ce confinement. Et franchement, moi aussi.

 

Jour 7. Je crois que les gosses n'ont pas compris. Ils s'entêtent. Ils s'entêtent et viennent dans notre lit TOUS les matins, à 8h. Allô ! On s'en fout de se lever à une heure décente !

Finalement, on le vit bien ce confinement. On se dit que, peut-être, c'est dû au fait qu'on était habitué, avant tout ça, à être entre nous. À ne pas faire garder nos gosses. À rester à la maison et ne rien faire d'autre que glander. À faire les cons tous les 5. À se dire parfois que ce n'est pas grave si les petits mangent mal. À ne pas chercher à leurs faire faire 50 activités dans une même journée. Du coup, non, on ne s'ennuie pas. Et, même si c'est le cas, à vrai dire, on s'en fout. C'est bien aussi de s'ennuyer par moments. Les journées ne nous semblent pas interminables. Nous n'avons pas hâte que tout ça se termine. On est bien ensemble. Nous ne sommes ni déprimés, ni pessimistes, ni alarmistes. On laisse couler, et on se protège.
#restezchezvous

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