Il y a quelques jours, quelques semaines maintenant, je suis tombée des nues. Tombée de ma chaise. Le cul par terre et les 4 fers en l’air. Incapacité de me relever. Incapacité de comprendre. J’ai tourné et retourné la chose dans ma tête, mais, vraiment, je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas pourquoi.
C’est sans aucune fausse modestie que je m’explique aujourd’hui. La première chose à dire, c’est merci. Un grand merci à vous. Vous m’avez comblée. Vous m’avez touchée. En plein cœur. Même si je n’ai pas saisi d’où venaient tous vos jolis mots, je les ai pris, et leurs ai trouvé une place bien au chaud, là tout au fond de mon être. Parfois j’y pense, et ça me réchauffe. Parfois j’y pense et les larmes me viennent. Je vous dis tout.
Je n’ai jamais eu une grande confiance en moi. En ce que je suis, en mes capacités, dans quelconque domaine. Pour moi, je suis quelqu’un de transparent. Quelqu’un qu’on ne remarque pas. Quelqu’un qu’on oublie. Je ne pense pas avoir une conversation intéressante. Je ne pense pas que mon avis compte. Je ne me dénigre pas, je connais mes qualités. Je ne suis juste pas assez sûre de moi, pas assez égocentrique pour imaginer que donner mon avis soit pertinent et attendu.
Dans mes relations avec les autres, j’ai souvent l’impression de passer pour hautaine. Tout le contraire de ce que je suis. Je me protège, simplement. J’observe beaucoup, et ai souvent l’impression de ne pas dire ce qu’il faudrait. Ou en tout cas, pas ce que l’on attend de moi.
Dans ma façon d’être avec les gens que j’aime… je pense ne pas donner assez, tout simplement. Cela ne concerne pas mon mari et mes enfants, avec qui je suis très affectueuse et à qui je dis et répète que je les aime. Mais les autres… Je trouve que je ne montre rien. Que je ne suis pas assez généreuse. Pas assez présente. Pas assez à l’écoute. Pas assez là pour eux. Je ne pense pas être une amie exceptionnelle. J’ai ma vie, les autres ont la leur. Je fais passer en priorité mon cocon, mon foyer.
Alors, quand je publie ce texte, « les points sur les t et les barres sur les i », c’est comme une déclaration. Ma façon à moi de me faire pardonner. Ma façon à moi de les mettre devant ma vérité, celle que je suis incapable de leurs montrer ou de leurs dire. En aucun cas je ne m’attendais à ça… Autant de retour… Autant de mots si beaux mais que je ne comprends pas. « Je crois en toi », « magnifique », « naturelle », « fière de toi », « âme d’artiste », « émouvant », « sensationnelle », « continue », « forte », « gentille », « généreuse », « ne change rien »… Je n’arrive tellement pas à saisir comment de si belles choses peuvent m’être adressées… Je ne vois pas comment je peux mériter tout ça. Réellement, sans fausse modestie, sans chercher encore les compliments, j’aimerai comprendre. Je n’ai pas du tout cette image de moi. Je ne pensais pas être capable de provoquer de tels sentiments et de telles réactions.
J’ai passé une semaine pendant laquelle je me disais chaque matin « mais j’ai rêvé ou quoi ? Je ne comprends pas… ». J’ai dû casser les oreilles de mon mari tellement je lui répétais « je ne comprends pas, je te jure, je ne comprends pas ». Où toutes ces personnes peuvent aller chercher tout ça ? Comment peuvent-elles penser autant de bien de moi ? Je n’ai rien fait. Jamais. Ni pour elle, ni pour personne. Pour vous dire la vérité, mon mari m’a répondu que c’était une de mes qualités, ne pas me rendre compte de ce que je suis, de ce que je donne aux autres. Que cette qualité me rend encore plus belle à ses yeux. Et bien moi, cette explication ne me convient pas. Car cette explication, je ne la comprends pas. Et je pense que je ne la comprendrai jamais étant donné que je ne vois pas ce que vous semblez voir.
Tout cela m’a mis les larmes aux yeux. Tout cela m’a touchée au plus profond de mon être, et a réveillé une partie de moi qui semblait éteinte. Une douce chaleur m’enveloppe à chaque fois que j’y pense. Et c’est souvent. Car on ne peut pas rester insensible à tant d’amour envoyé à travers des mots. Car je ne peux pas faire l’impasse sur autant de belles choses. Je ne peux pas rester coite face à tout ce que vous avez osé me donner. Ce jour-là, mon cœur a débordé. Et depuis, je ne sais comment vous remercier.
Du plus profond de mon être, je vous dis merci. Je ne comprendrai jamais pourquoi, mais vous ne pourrez non plus jamais saisir combien vous m’avez fait du bien. MERCI.