A jamais, tu m’as changée.
Tu as bouleversé ma vie. Tu as chamboulé mon cœur. Tu as modifié mon être. Toi, petit bout de moi qui s’en est allé, cette partie de mon âme qui m’a été arrachée, toi, du haut de tes presque 4 mois, tu es et resteras un tsunami dans ma vie. Une heureuse catastrophe humaine. Un sanguinolent et dégoulinant amour vivant. Une insupportable brèche enchantée dans mon cœur. Un nouveau moi.
Car oui, depuis toi, j’ai changé. Pardonnez-moi si vous ne me reconnaissez plus. Pardonnez-moi si vous ne me comprenez plus. Mais mon amour s’en est allé. Mon amour m’a dévastée et m’a remuée. Mon amour m’a chamboulée. C’est comme si son âme s’était installée en moi. Ou comme si une partie de la mienne était partie avec elle. Alors, souvent, je ne suis plus là. Je vous vois. Mais je ne vous entends plus. Je ne vous écoute plus. Et je ne retiens rien. Je me suis envolée. Là-haut. Loin. Là où vous ne pourrez pas me ramener. Là d’où je n’ai pas besoin d’être ramenée.
Le monde qui m’entoure m’étouffe parfois. Je me noie de tout ces gens. Qu’ils soient proches ou non, je suis engloutie. Et tout devient obscur. J’ai un besoin de m’échapper, un grand besoin. Alors je m’éclipse. Je me cache et devient sourde à tout ce brouhaha ambiant. Ma bulle se referme. Je respire. Je reprends mon souffle pendant un certain temps. Et je vous fais disparaître. Ne le prenez pas mal.
Je n’ai plus la force. Plus la foi. Plus le goût. Pas de la vie, non. Mais des festivités. Des réunions de famille, d’amis. Des invitations à la maison. La moindre organisation me plonge dans un profond désarroi. Une vague me submerge. Moi qui aimais tant ça… Ne passez plus à l’improviste, je ne suis plus prête. Pas encore. Ça reviendra, je le sais. Quand ? Je n’en sais rien. Peut-être demain. Peut-être un peu plus loin…
J’ai l’impression de ne plus m’intéresser à vous. De me forcer à vous écouter. Je suis devenue un monstre d’égoïsme. Qui ne se souvient pas des détails de vos vies. Qui part dans les étoiles à chaque conversation qui s’éternise. Qui est incapable de se concentrer sur autre chose que sa propre vie, son cocon, ses envies.
Quoique… Mes envies sont parties. Je suis habitée par l’impression d’être ailleurs. Pas ici. Ailleurs. Pas avec vous. Même pas avec moi, parfois. Je flotte. Hors du temps. Je vois par moments ma vie à travers un prisme. Je me vois d’en haut. Je subis et laisse couler le temps. Je suis anesthésiée. Puis je redescends. Je reprends le contrôle et sens à nouveau.
Alors c’est pour ça. Pour ça qu’il est possible que je m’éloigne avant de revenir. Pour ça qu’il est possible que vous me trouviez bizarre. Ou simplement changée. Je ne vous quitte pas. Mais j’ai juste besoin parfois de vous lâcher.
Ne venez pas me secourir. Je n’en ai pas besoin. Pas envie. Je suis bien sur mon nuage. A ses côtés. Oubliez-moi, laissez-moi. Je pars mais finis toujours pas revenir. Mais ne m’en voulez pas.