Tu aurais dû avoir 6 mois le 11 mai.
6 mois pendant lesquels nous t’aurions bisouillée. 6 mois pendant lesquels tu aurais gazouillé. 6 mois que la vie nous a arrachés.
Ça fait toujours aussi mal. Je pleure parfois quand je fais un gros câlin à ta sœur car je sais ce que j’ai perdu. Une petite fille. Une deuxième princesse. Nous ne te verrons jamais courir après tes frères et sœurs. Nous ne te verrons jamais essayer de faire comme eux.
Je pleure quand je pense que tu n’es jamais sortie de ces hôpitaux. Ce n’était pas ta maison ! Au fond de moi, je le sens, tu le savais. Car le peu de fois où tu es venue à la maison, tu étais apaisée. Tu étais bien. Dans ton environnement. Tu souriais et cherchais du regard tes frères et sœurs. Tu dormais bien. Mais alors, je ne peux m’empêcher d’être triste de ne pas t’avoir sortie plus souvent. Je le regrette.
Ces 6 mois ont été douloureux. Je t’avoue que, parfois, on a moins mal. La vie prend le dessus. Le quotidien nous fait avancer. Evidemment qu’on ne t’oublie pas, jamais. Tu es dans nos pensées chaque seconde.
C’est encore compliqué par moments de voir un bébé. Qu’il ait quelques semaines ou plusieurs mois. Je ne peux stopper les images qui déferlent dans ma tête. Ton visage. Toi. Telle que tu étais, mais aussi telle que tu aurais pu être. Je me projette dans un futur qui n’existera jamais. Que je rêve pourtant de toutes mes forces.
Je te parle. Souvent. Tout le temps. En voiture, sous la douche, quand je me lève, quand je cuisine. Je cherche tes signes, constamment. J’en vois là où d’autres se moqueraient de moi. Alors je ne dis rien, et je savoure ces moments où nous sommes connectées. Je comprends tes messages tels que j’ai envie de les comprendre. Et je me sens mieux. Jamais je ne te laisserai tomber dans l’oubli. Tu ne seras jamais un sujet dont on ne parle pas. Tu n’es pas un sujet, tu es mon amour. Tu auras toujours une place primordiale dans nos vies. Que ceux à qui cela dérange passent leur chemin. Car nous en avons décidé ainsi. Ta photo trône dans notre salon. A sa place, à côté de tes frères et sœurs. Et ton souvenir rempli notre cœur.
Je me surprends encore à croire que je vais me réveiller. Et que tu seras là. Car tout ceci n’est pas réel. J’ai comme l’impression de flotter. Particulièrement quand je suis entourée de monde. Mes priorités, mes idées, mes envies sont ailleurs que là où sont les leurs. Comme si je venais d’une autre dimension. Je me sens comme à part. Une partie de moi est peut-être partie avec toi. Dieu que j’aimerai. Cela me rassurerait.
Ma poupée, je sais que tu es là. Que tu viens nous regarder et être avec nous de temps en temps. Ne te retiens pas. Fais-nous signe autant que tu le souhaites. Tu seras toujours une des nôtres. Notre 4ème. . Notre deuxième fille. Notre amour. Plus que jamais, tu nous appartiens. Nous t’avons prêtée, un court instant, à ceux qui nous protègent là-haut. Mais nous nous retrouverons. Et quand viendra ce moment, je te serrerai. Je te serrerai jusqu’à rattraper tous ces câlins dont j’ai été privée toutes ces années. Je te serrerai jusqu’à ce que ton odeur emplisse à nouveau mon corps. Je te serrerai jusqu’à m’étouffer. Car, vois-tu, amour de ma vie, l’amour que j’ai pour toi n’est pas près de diminuer.