Aujourd’hui, je suis allée chez le médecin. Dans la salle d’attente, il y avait un très beau tableau. Je l’ai pris en photo…
Ma fille est magnifique. Voici 47 clichés qui vous le prouveront…
Oui, je pense sincèrement que vous vous passionnez pour ma vie, que j’apporte un peu de renouveau dans votre quotidien si terne et définitivement bien moins intéressant que le mien…
Mon avis ? Evidemment que tout le monde souhaite le connaître…
Tous les jours nous pouvons assister à cela. Exposer sa vie aux regards des autres. Attendre d’eux une approbation, une admiration, voire même des applaudissements.
Se concentrer sur soi. Evidemment que cela n’est pas un mal, bien au contraire. Mais cela peut le devenir lorsque l’on se met à penser que l’on est la première préoccupation des autres. Non, non, je t’assure, nous ne nous réveillons pas le matin en nous disant « tiens, est-ce qu’elle a bien dormi cette nuit ? ». Notre unique raison de passer du temps sur les réseaux sociaux n’est pas de nous émerveiller sur ton dernier bambin. ON A UNE VIE. On ne veut pas la tienne. Notre bonheur ou notre malheur ne se déclenche pas en fonction de toi. Il n’y a aucune relation de cause à effet. Tu n’es pas notre sauveur ou notre martyr. Non.
Ce genre de personnes, les égocentriques, ne doivent pas être si heureux au fond. En recherche perpétuelle du regard des autres. Avoir peur de l’image que l’on renvoie. Avoir peur de perdre cette façade que l’on s’est créé. Etre en doute constant, doute de soi, de son être, de son apparence. S’estimer à travers autrui, sans pour autant l’aimer, mais aimer le reflet qu’il nous renvoie de nous même. Ne pas s’aimer tel que l’on est mais tel que l’on paraît aux autres. Leur but ? Etre remarqué. Etre le sujet de toutes les conversations. Etre dans le monde de chacun. Se sentir envié. Regardez-moi, j’entre dans la pièce.
Alors oui, d’accord, peut-être, je dis bien peut-être, pourrions-nous appeler cela une maladie. Mais tout de même…
Dans le monde actuel, tout est sujet à l’égocentrisme. La télévision, la presse, internet. Tout est axé sur une ou des personnalités. Sur des physiques. Sur des comportements. Sur une image. La téléréalité, qui met en avant des personnages vulgaires et sans aucune culture ; dont le but premier est de se montrer, de vivre dans tous les foyers français ; qui s’imaginent être quelqu’un ; qui pensent apporter du bonheur aux spectateurs. Les magazines, dont les couvertures sont attrayantes, et qui permettent à ceux qui font la une de s’imaginer adulés, enviés et considérés comme modèles. Les réseaux sociaux, où la vie de n’importe qui est déballée ; où Mr Tout Le Monde se considère Mr Unique Aux Yeux De Chacun ; où l’on soutient que oui, ma vie est intéressante pour le collègue de la sœur de l’oncle du frère de mon voisin.
Ces médias, cette vie, où l’on ne voit que l’autre pour se comparer à lui, pour se juger meilleur. Un monde où le désir d’évolution n’est fondé que sur l’image que l’on renvoie, sur le désir de l’emporter face à nos pairs qui sont devenus nos concurrents. On ne s’intéresse plus qu’à l’image physique que l’on donne, que l’on façonne. Tout est générateur d’égocentrisme. Penser que le reste du monde est en observation constante sur sa petite personne. Regardez-moi, vous apprécierez. Je crée, je crée, et vous bavez. Et plus vous bavez, plus vous m’aimez.
Je pense donc je suis ? Non. Vous m’écoutez penser, donc vous m’aimez. Vous m’aimez, donc je suis, VRAIMENT.
Et moi ? Moi, je pense tout haut, sur un blog. Je m’étale. Vous me lisez. J’aime tellement savoir que vous me lisez. Je suis dans votre monde. J’ai ma petite place. Je sais que vous m’aimez. Moi, narcissique ? Comment osez-vous. Mensonge éhonté ! Vous m’aimez, ne dites pas le contraire.